NAAAN DE !? : Quand les français sont de gros mal polis et des cochons !

En sortant la semaine dernière de mon cours de Japonais, des camarades de classe m’ont parlée d’un livre qui vient de resortir. : NAAN DE ?! Les tribulations d’une Japonaise à Paris. Étant légèrement accro aux livres, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller dans la librairie la plus proche, pour aller acheter ce nouveau livre traitant du rapport des japonais avec la France.

Eriko Nakamura et Charles-Edouard Barthes
L’auteure Nakamura Eriko et son mari Charles-san

De quoi parle NAAAN DE !? Nakamura Eriko est mariée avec un français Charles-san. Cela fait maintenant 10 ans qu’elle vit à Paris, mais au début cela n’a pas été simple. Elle ne compte plus le nombre de fois où elle s’est exclamée : “nââândé!?”  pour exprimer sa plus grande stupéfaction face aux comportements des français, et surtout des parisiens.

Alors je vous préviens. Il faut avoir une sacrée dose d’auto-dérision pour pouvoir lire ce livre, car ce qu’on retient des français c’est qu’ils sont fainéants (les taxis parisiens), mal-polis (les serveurs de café), sales (les toilettes publiques), râleurs (le dîner en ville), dangereux en voiture (conduire sur la place de l’Étoile) et que cela commence tout petit déjà (faire les boutiques et un repas avec des enfants parisiens)…

Alors vous allez me dire, scandale! La honte! C’est exagéré ! Et bien oui…et non ! Personnellement je ne suis pas comme son mari Charles-san, je ne mange pas un paquet de biscuits dans une grande surface tant que je ne l’ai pas payé et que je suis sortie du magasin. Je trie mes déchets, je n’ai jamais eu de problème avec un taxi qui ne voulait pas m’emmener à destination, je ne parle pas politique avec mes amis lors de dîners, juste pour le plaisir de “m’engueuler” avec eux. Pourtant je suis parisienne pur jus (on ne me fait pas sortir au delà du périph facilement).

Mais il faut se mettre à la place d’Eriko. Au Japon, le sens du service est très important, la propreté est partout, même dans le métro qui est impeccable ! Alors la propreté très douteuse de nos transports en commun, les toilettes publiques qui sont juste un cauchemar, les vendeuses qui vous ignorent dans les boutiques. Nous avons, malheureusement, l’habitude, de ces incivilités. Mais ces attitudes choquent les étrangers, et pas seulement les japonais.

Heureusement, il y a aussi des choses qu’Eriko aime à Paris, sinon elle n’y vivrait pas depuis 10 ans avec un mari, français de surcroit! Les français sont spontanés, font preuve d’une originalité naturelle dans leur façon de s’habiller, savent profiter de la vie, sont de vrais romantiques (oui ce n’est pas un cliché), et sont très détendus par rapport à plein de sujets qui sont très figés au Japon.

Le bilan ? Je pense que toute personne qui s’intéresse au Japon devrait lire ce livre pour comprendre le syndrome de Paris (ces japonais qui vont une dépression en arrivant à Paris) et mieux comprendre la façon de penser des japonais. C’est très rapide lire, alors n’hésitez pas.

Points forts : très drôle si on a du recul, j’ai adoré sa première aventure avec un médecin français, le livre est rapide à lire
Points faibles : en tant que parisienne, je ne me reconnais pas dans beaucoup de comportements.

Nââândé !? : Les tribulations d’une japonaises à Paris de Nakamura Eriko

Comment devenir un(e) expert(e) en kanji en 5 points ?

Comme vu dans un article précédent, le japonais comporte plusieurs systèmes d’écriture dont le plus complexe est le système des kanji qui est issu directement du chinois. Vu la difficulté à apprendre les kanji, un article propre pour optimiser votre apprentissage n’est pas de trop. Voici donc ce que vous devez absolument connaître pour bien apprendre vos kanji. Armez-vous de patience, il faudra en apprendre plus de 2.000, au minimum,  pour pouvoir lire la majorité des textes en japonais.

Liste Kanji

1- Les différents types de tracé

Il est souvent difficile pour les débutants de s’y retrouver parmi tous les kanji, mais l’une des premières difficultés concerne les différents types de tracés. En effet, les caractères risquent de différer, très légèrement, entre les kanji imprimés, ceux visibles sur un écran d’ordinateur, ceux tracés au pinceau, et ceux écrits au stylo. Je vous conseille donc de choisir un livre d’apprentissage qui vous habitue rapidement à reconnaître les différents types de tracés.

Pour ce qui est des caractères imprimés, le kanji est propre, carré, sans difficulté particulière. Concernant le tracé au stylo, le trait est souvent fin, et chaque trait visible. Après, comme en matière d’écriture romaine, certains écrivent plus ou moins lisiblement.

La difficulté vient plutôt des kanji écrits au pinceau. Il existe 3 styles différents. Tout d’abord, il existe le style carré ou kaisho (楷書). C’est le style que l’on apprend à l’école. C’est l’écriture la plus simple, qui ressemble énormément aux caractères imprimés.

On a ensuite le style semi-cursif appelé gyôsho (行書). Là, cela se complique. C’est une simplification du kanji, avec un style plus coulant et rapide. C’est déjà nettement plus difficile à lire.

Enfin, le style cursif appelé sôsho (草書), est un style de tracé qui relève plus de l’art que de l’écriture pure et simple. C’est une simplification extrême du kanji, et quasiment illisible pour les profanes.

Style de tracé Kanji

Pour information, il existe encore deux autres styles peu connus : le style tensho utilisé pour les sceaux utilisés en signature, et le style reisho qui est un type de kanji simplifié, utilisé aujourd’hui pour les noms de journaux ou pour des inscriptions sur des pierres tombales. Pour votre apprentissage, focalisez-vous seulement sur le style kaisho.

2- Comment lire un kanji ?

C’est un élément que je trouve très difficile dans l’apprentissage des kanji. Un kanji peut se lire de plusieurs façons. Soit il se lit à la japonaise, on parle alors de lecture “kun”, soit à la chinoise et on parle alors de lecture “on”. Attention, on parle de lecture chinoise, mais cela n’a rien à voir avec la prononciation véritable du caractère en langue chinoise contemporaine. Il s’agit d’adaptation de la prononciation chinoise qui comporte normalement des tons (un son pouvant être prononcé de 4 façons différentes en chinois). Les tons ont été écartés, d’où le grands nombres d’homonyme en japonais, et certains sons ont été adaptés à la prononciation japonaise.

Alors comment s’y retrouver ? Voici 4 règles de bases pour bien prononcer vos kanji, en prenant comme exemple le caractère 水 qui représente l’eau. Ce caractère se lit “mizu” à la manière “kun” et “sui” à  la manière “on”.

– Quand un kanji est seul, il doit se prononcer à la manière “kun” : 水 se prononce “mizu” (eau). Certains caractères se prononceront à la forme “on”, même s’ils sont seuls, tout simplement parce qu’il n’existe pas de lecture “kun” du caractère.

– Quand un kanji est suivi d’hiragana (appelés dans ce cas okurigana), il doit se prononcer à la manière “kun” également : 水がめ se prononce “mizugame” (jarre).

– Quand un kanji n’est pas suivi d’okurigana et qu’il est accolé à d’autres kanji, il doit dans ce cas se prononcer à la manière “on” : 水曜日 se prononce “suiyôbi” (mercredi). Dans ce cas, tous les kanji du mot se prononcent à la manière “on”.

– Quand un kanji est utilisé pour un nom propre, la plupart du temps le caractère se lit à la manière “kun” : 水田さん se prononce “mizuda san” (M ou Madame Mizuda).

Ce sont les 4 règles de base qui permettent déjà de bien s’en sortir. Attention cependant, les kanji peuvent avoir plusieurs lecture “kun” ou “on”. Dans ce cas, c’est le contexte qui permet de savoir comment va se lire le caractère.

Voici un exemple bien connu des débutants : 一日 se lit “tsuitachi” à la manière “kun” et signifie “1er jour du mois”. Il peut aussi se lire ” ichinichi” à la manière “on”et signifie dans ce cas “une journée”. Seul  le contexte pourra vous aider. Oui je sais, ce n’est pas simple.

3- Ecrire un kanji et les 3 règles d’écriture des traits

Autre partie difficile : l’ordre d’écriture des traits. Il existe quelques règles pour écriture correctement votre kanji. Vous avez intérêt à bien maitriser l’ordre de tracé, car cela vous aidera par la suite à reproduire un kanji que vous ne connaissez pas, et à lire un dictionnaire de kanji.

Voici les 3 règles de base pour les traits :
– un trait horizontal se dessine de gauche à droite
– un trait vertical ou oblique se dessine de haut en bas. Il existe une exception à cette règle : lorsqu’on combine des traits courts (presque des points) avec des traits verticaux, les traits courts seront du haut vers le bas, mais le trait vertical se fera de bas en haut.
– un trait continu peut changer plusieurs fois de direction et on ne lève pas le pinceau/son crayon dans ce cas.

4- Ecrire un kanji et les 10 règles d’ordre de tracé

Voici les 10 règles de base pour l’ordre de tracé :
– On écrit du haut vers le bas. Exemple : 二
– On écrit de gauche à droite. Exemple : 川
– On écrit le trait central avant les traits latéraux. Exemple : 水. Attention il existe quelques exceptions.
– On écrit le trait horizontal avant le trait vertical qui va le sectionner. Exemple : 七. Attention il existe également quelques exceptions.
– Lorsqu’on trace des traits obliques qui se croisent, on trace le trait oblique partant du haut à droite vers le bas à gauche en premier. Exemple : 父
– On écrit le trait sectionnant une ou plusieurs lignes verticales en tout dernier. Exemple : 中
– On écrit le trait sectionnant une ou plusieurs lignes horizontales en tout dernier. Exemple : 子
– Lorsqu’on a des associations d’un trait vertical long et d’un trait court horizontal, on trace en premier le vertical, puis le trait horizontal court à la droite du premier. Exemple : 上
– Les traits englobants un kanji sont écrits en derniers. Exemple : 国. Il existe également des exceptions.
– La clé suivante 辶(shinnyô) est systématiquement dessiné en dernier. Exemple : 辺

5- Derniers conseils

Pour finir, voici ce que je vous conseille pour bien apprendre vos kanji :
– Apprenez vos kanji avec à chaque fois des mots dans les deux types de lecture.
– Commencez toujours par apprendre la lecture “on”, c’est la moins usité et la plus difficile à retenir.
– Faites des lignes d’écriture pour intégrer l’ordre de tracé, cela doit devenir automatique.
– Achetez un dictionnaire de kanji pour apprendre à les reconnaître et à les chercher.
– Si vous avez un smartphone, investissez dans une application de reconnaissance de kanji via le tracé, c’est très efficace pour apprendre l’ordre des traits.
– Si vous avez un smartphone ou un pc, investissez dans une application de flashcard pour les réviser.

Avec tous ces conseils, vos kanji seront beaucoup faciles à apprendre !

Bon courage dans votre apprentissage !

La Fête des Poupées : 4 infos pour connaître le Hina Matsuri

Ce dimanche a eu lieu une fête traditionnelle que j’aime beaucoup : le Hina Matsuri (雛祭り). Chaque 3 mars, on organise la Fête des Poupées pour célébrer les petites filles. Voici comment cela se déroule.

Hina dan

1- La Fête des Pêches ou Momo no Sekku (桃の節句)

Hina Matsuri furisodeLa fête des pêches est l’autre nom du Hina Matsuri. On parle de fête des pêches car on considère que les fleurs de pêchers ont les qualités qu’une jeune fille doit avoir : grâce et beauté. C’est également début mars que les pêchers fleurissent, c’est un signe de longue vie dans la culture japonaise, et c’est tout ce qu’on espère aux jeunes filles de la maisonnée. A la base, la fête était plus célébrée par l’aristocratie, mais elle est maintenant fêtée par tous depuis la fin du XVIIIe siècle.

Aujourd’hui, si une famille a une petite fille parmi ses membres, une petite fête est organisée en son honneur. Cette dernière pourra revêtir un furisode (un kimono à manche très longue), recevra de petits cadeaux et ira se recueillir au temple shintô avec sa famille.

2- Préparation de l’alcôve aux poupées

Hina matsuri origamiMais on parle de fête des poupées car l’élément le plus significatif de cette célébration est la décoration préparée pour l’occasion avec des poupées appelées hina ningyô (雛人形). La famille va reproduire dans le tokonoma (床の間 – une alcôve dans la pièce principale de la maison) une court impériale de l’ère Heian (époque allant de 785/795 à 1185).

La disposition des poupées obéit à des règles. Sur la forme la plus sophistiquée (et également la plus chère), la reproduction s’étend sur les 5 étages, voir jusqu’à 7, d’une plateforme appelée hina dan (雛壇). On met sur le hina dan un tissu rouge qui servira de décor et qui est appelé dankake (段掛). Il faut savoir également que parfois, par manque de place ou à cause du prix, l’alcôve sera beaucoup moins décorée et pourra ne recevoir que des poupées en origami ou une statuette comme seule décoration.

3- La reproduction de la cour impériale de l’ère Heian

Hina Matsuri dairi binaUne fois le hina dan prêt, chaque étage reçoit ses poupées dans un ordre précis. Sur le premier étage, on place le couple impérial ou dairi bina (内裏雛). A gauche sera placé la poupée de l’empereur (お内裏さま – O-Dairi-sama) qui tient toujours comme objet rituel un saku (笏 – sceptre en bois plat d’origine chinoise). A droite, on place l’impératrice (御雛様 – Ohime-sama) qui tient comme objet un éventail. Derrière le couple impérial, on place un paravent doré appelé byôbu (屏風).

Sur le 2e étage, on place 3 dames de compagnie appelées San-nin Kanjo (三人官女) et qui tiennent un service à saké. Sur le 3e étage, nous avons un orchestre composé de 5 musiciens appelés Go-nin Bayashi (五人囃子). Chaque musicien tient un instrument, sauf la poupée centrale, qui est le chanteur et qui tient un éventail.

Sur le 4e étage, on retrouve deux poupées qui représentent deux ministres de l’empereur ou Daijin (大臣). Celui de droite représente un ministre plutôt jeune, alors que celui de gauche est une poupée faisant plus âgée. Les deux poupées tiennent un arc et des flèches comme objet symbolique. On place souvent entre ces deux poupées des offrandes, comme des gâteaux de riz appelés hishimochi (菱餅) en forme de losange. Le 5e étage regroupe les 3 dernières poupées représentant 3 samouraïs, protecteurs de l’empereur.

Si le hina dan comporte un étage 6 et 7, on retrouve des reproductions miniatures d’objets de l’époque : outils, carriole, vaisselle, petits meubles, palanquin… Aujourd’hui, ces poupées et décorations se transmettent dans la famille, mais à la base, on pensait que les poupées servaient de talismans qu’on allait brûler au temple pour protéger les filles de la maisonnée.

4- A boire et à manger

shirozakeEt pour compléter cette célébration, il est bien évidemment question de nourriture ! Lors du Hina matsuri, on déguste des arare (あられ – biscuits apéritifs qu’on consomme parfois dans les restaurants japonais, même en France). On mange des gâteaux comme le hishimochi qu’on donne en offrande, du Chirashizushi (ちらし寿司 – riz vinaigré avec du poisson cru).

En boisson, on consomme habituellement du shirozake (白酒 – saké blanc) qui est une boisson légèrement alcoolisée à base de riz fermenté. On boit aussi du amazake (甘酒) qui est un type de bière peu alcoolisée. Autre boisson populaire, le tôkashu (桃花酒) qui est un saké à base de pétales de pêchers.

J’avoue que j’aurais aimé avoir une fête équivalente en France. Pour information, cette fête est célébrée en Italie, grâce à l’ambassade du Japon, et à Hawai qui comporte une population importante de japonais.