9 choses à savoir sur les enfants japonais – 3eme et dernière partie

Et voici enfin la dernière partie sur les enfants japonais, suite à la naissance du petit garçon d’une très bonne amie. Après avoir vu les fêtes en l’honneur des enfants et les débuts à l’école, voici ce qui attends les petits japonais au cours de leur scolarité.

Kids on the slope
7- L’uniforme pour tous !

C’est à partir du collège (Chuugakkou- 中学校) que le port de l’uniforme est généralisé au sein des écoles japonaises. L’uniforme pour les garçons reprend la veste militaire de l’armée de Prusse, et possède un col type mao. Cet uniforme s’appelle un gakuran (学ラン). Les boutons sont décorés et reprennent le logo de l’école. L’uniforme est de couleur noir ou bleu marine la plus part du temps. Pour les filles, c’est jupe toute l’année, même en hiver ! Elle porte un vêtement reprenant l’uniforme de la marine d’où leur nom : sailor fuku (セーラー服). L’uniforme est composée d’une blouse et d’une jupe plissée. L’uniforme existe en deux versions : été et hiver. Le changement se fait deux fois par an, le 1er juin et le 1er octobre. On appelle ce changement d’uniforme le koromogae (衣替え). Si ce petit garçon était japonais, il porterait l’uniforme pour se fondre dans le groupe ! Concept très japonais !

8- Bento à l’école

Il n’existe pas de système de cantine dans les écoles japonaises. Il y a tout au mieux une mini cafétéria, souvent prise d’assaut à l’heure du déjeuner. Il est donc habituelle que les élèves viennent avec leur déjeuner : le fameux bento ! Il n’est pas rare que les mères de famille se lèvent très tôt le matin pour préparer le déjeuner de leur enfants. Le bento est une petite boite à compartiments, dans lequel on emmène son déjeuner. Il existe toute sorte de boites, de toutes les formes, tous les motifs, avec plein d’accessoires. Mais nous verrons plus en détail tout ce qu’il faut savoir sur les bentos dans un futur article ! Et si ce petit garçon était japonais, sa maman préparait tous les matins son déjeuner, et ce serait la surprise tous les jours en ouvrant sa boite déjeuner.

9- Participer aux tâches quotidiennes

Voici une habitude japonaise qu’il serait bon d’adopter en France. Il n’y a pas de services d’entretien dans les écoles japonaises. La propreté des lieux est géré par les élèves ! Chaque jour, un groupe d’élève est désigné pour remplir le cahier de bord de la classe, nettoyer le tableau, passer la serpillière et le balai dans les couloirs et les salles de classe. Il faut aussi nettoyer les toilettes et les vestiaires ! Ce rôle tourne, et chaque élève doit se plier à cette règle. Cela permet d’apprendre le respect des biens communs. Cette habitude n’est d’ailleurs pas seulement dans les écoles. Il existe un jour de nettoyage également dans les entreprises que doivent respectés les salariés. Si vous allez au Japon, vous ne pourrez qu’apprécier la propreté des lieux publics, car c’est appris dés l’école. Voilà une habitude que j’aimerai bien voir transposée en France, car je reste choquée par la saleté de nos lieux publics. Les touristes en vacances en France ne doivent pas non plus apprécier !

Et voilà à quoi la vie de ce petit garçon pourrait ressembler s’il était japonais ! Encore mes félicitations aux parents !

9 choses à savoir sur les enfants japonais – 2eme partie

Suite à mon précédent article sur la vie des petits japonais et les fêtes qui leur sont dédiés, voici la suite avec l’école !

Uniforme école primaire

4- Une sélection dés le départ

Le rythme scolaire japonais est très soutenu, et toute la scolarité d’un élève a pour objectif suprême : l’entrée dans une université réputée. La sélection se fait parfois dés la crèche ! Mais attention, si ce sont les jeunes enfants qui sont évalués la  plupart du temps (oui oui, puzzle et jeux d’évaluation), il arrive aussi que le test concerne les parents ! En effet, certaines écoles, et même crèche, ne prennent les enfants que si les parents réussissent le test d’entrée : milieu social, type d’éducation, profession…l’école vérifie que l’enfant sera dans un environnement favorable et aura tout ses chances lors de sa scolarité. Pas facile la vie de parents japonais.

5- Une rentrée en Avril

Dans les pays occidentaux, la rentrée se fait en septembre, mais pas au Japon ! En effet, la rentrée a lieu en même temps que les cerisiers en fleurs : en avril. La rentrée est un moment important. Les élèves reçoivent souvent des cadeaux de la part de la famille. Un discours par le directeur de l’école est souvent de rigueur pour marquer le début d’année et motiver les élèves. Et les grandes vacances ? En faite, elles sont comme chez nous : une grande coupure pendant l’été. Les élèves ont 1 mois de vacances en août, et entre deux années scolaires (entre mars et avril), les élèves ont 3 semaines de vacances avant de reprendre les cours.

6- La panoplie du parfait élève

Parmi les cadeaux que l’on reçoit à la rentrée, on offre souvent des fournitures scolaires. L’élément le plus important que reçoit un petit japonais en primaire c’est un randoseru (ランドセル). Il s’agit d’un cartable rigide, très solide, en cuir la plupart du temps, que l’élève va garder pendant tout son primaire (6 années au Japon). Vu la solidité et les matériaux utilisés pour le cartable, le prix est assez conséquent : plus de 500€ ! Par tradition, ce sont souvent les grands-parents qui offrent ce cartable. L’autre élément très connu est l’uniforme. Il n’est pas systématique en primaire. On y porte plutôt la blouse. Mais un détail vestimentaire revient systématiquement : le badge de l’école et le chapeau jaune. Le badge est donné aux parents, et ces derniers doivent systématiquement le portée dans l’établissement. Cela permet d’éviter que des inconnus ne déambulent dans les écoles. Le chapeau jaune est porté par les enfants. Il est parfois blanc, immaculé. C’est un accessoire de sécurité. La couleur vive permet aux voitures de repérer les enfants et éviter les accidents. Toujours le côté pratique !

Lucile embrasse moi
Souvenez-vous dans Lucile, Amour et Rock’n’Roll. Le petit Benjamin avait la parfaite panoplie de l’élève de primaire japonais.

Bientôt la suite et la fin du quotidien des enfants japonais !

9 choses à savoir sur les enfants japonais – 1er partie

Une de mes meilleures amies vient de donner naissance à un petit garçon. C’est la joie et les félicitations qui pleuvent à l’annonce de la bonne nouvelle. Pour fêter l’événement, voici un article spécial : si ce petit garçon était né au Japon, à quoi ressemblerait sa vie ?

miyamairi

 

1- Maman tout le temps sur le dos !

Malheureusement le Japon n’est pas un pays qui aide les femmes à cumuler vie familiale et vie professionnelle. La société japonaise est encore très traditionnelle, et il est de bon ton d’arrêter de travailler une fois mariée, ou au plus tard à l’arrivée du premier enfant. Mais aujourd’hui, les femmes japonaises veulent aussi avoir une carrière. Devant une population vieillissante, les femmes commencent à se rebeller et à demander des structures d’accueil pour cumuler vie professionnelle et vie de famille. Mais le combat est loin d’être gagné. La majorité de la population masculine considère que la femme doit être à la maison, et seulement 1/4 des japonaises s’imaginent encore en activité à 40 ans. Si ce petit garçon était japonais, il aurait une maman à plein temps sur le dos, et verrait son papa moins d’1h par jour, ce dernier cumulant les heures de travail pour subvenir, seul, aux besoins de la famille. Pas très folichon !

2- Un passage au temple shintoïste : O Miyamairi (宮参り)

Comme tout petit japonais qui se respecte, ce petit garçon aurait droit à sa première visite au temple. Trente-un jours après la naissance, la famille emmène le nouveau né au temple pour remercier les dieux (kami – 神) pour la naissance sans encombre. Ensuite, un prête fait une prière, avec un tamagushi (玉串 – une offrande composée de feuilles de Sakaki) pour souhaiter bonheur et santé à l’enfant. Il n’y a pas de notion de pécher dans le shintoïsme, il n’y a pas de cérémonie de purification. Pendant longtemps, la mère n’était pas admise lors de la cérémonie, car considérée comme encore impure suite à l’accouchement. Cette coutume n’existe plus, et le plus souvent la visite au temple se fait entre 1 et 3 mois après la naissance de l’enfant. Seule la famille proche est admise à cette cérémonie (parents et grands-parents seulement). On y boit le saké et un talisman est offert au nouveau-né lors de la cérémonie.

3- Le roi de la fête : Shichi – Go -San (七五三)

Mais pour ce petit garçon, la fête ne serait pas fini s’il était japonais ! A l’âge de 3 ans et de 5 ans, il retournerait au temple dans ses plus beaux atours. Le 15 novembre, il irait fêter le Shichi – Go -San, c’est à dire la fête des 7, 5 et 3 ans ! Ces âges sont bénéfiques dans la numérologie japonaise, et cette tradition remonte à l’époque Heian (de 794 à 1185 après JC). Il irait au temple shintoïsme dans un kimono composé d’un hakama (袴- long pantalon large plissé) et d’un haori (羽織 – longue veste). Il mangerait un bonbon long de couleur rouge et blanche qui représente la longévité, qu’on appelle chitose ame (千歳飴). Cette tradition permet aux parents d’exprimer leur désir d’avoir un enfant ayant une vie longue et prospère.

this boy has chitose-ame or thousand-year candy

Mais autant la vie d’un petit japonais est remplie de fêtes et de cadeaux, autant cela va se compliquer une fois arrivé à l’école !

La suite très bientôt !

Perfume ou un parfum electro-pop au Japon

Dimanche soir a eu lieu au Bataclan le premier concert en France du groupe de j-pop Perfume. Vous ne connaissez pas ? Pourtant elles font un carton au Japon et le concert du Bataclan était sold out ce week end. Alors ? Qui sont les Perfume ?

Perfume concert

1- Il était une fois à Hiroshima

En 1999 à Hiroshima, trois jeunes filles rentrent à l’école Actor School de la ville. Cette boite à star les forme en danse, chant et acting. Les trois demoiselles décident alors de créer un groupe de chanteuse. Le groupe est alors composé de Nishiwaki Ayaka (西脇 綾香), Kashino Yuka (樫野 有香) et Kawashima Yūka (川島 優香). Quel nom donné au groupe ? Facile, chacune des membres a dans son prénom le kanji Ka (香) qui signifie : parfum ! Le nom du groupe était trouvé !

2- Arrivée de Nocchi

Nous sommes en 2000/2001 et Kawashima Yūka décide de quitter la formation pour reprendre ses études, avant même que le groupe ne soit lancé. Au début, Ayaka et Yuka décident de rester à deux, mais la mère d’Ayaka lui conseille de trouver une 3e personne pour donner plus de force au groupe. Ayaka contacte alors une autre jeune fille de la même promo qu’elle de l’Actor School : Ōmoto Ayano (大本 彩乃). Même si son nom de comporte pas le kanji du parfum, le groupe ne change pas de nom et gardera cette configuration jusqu’à aujourd’hui ! Elles décident de prendre en plus des noms de scène : Ayaka devient A~Chan (あ~ちゃん), Yuka devient Kashiyuka (かしゆか) et Ayano devient Nocchi (のっち).

3- Premiers tubes en indé

En 2002, elles commencent leur carrière en local (à Hiroshima seulement) avec deux singles en édition limitée : OMAJINAI*Perori en mars et Kareshii Boshuu en novembre. Vu le tirage très limité de ces deux singles, ce sont deux CD très rares et particulièrement recherchés aujourd’hui. Sur ces deux chansons, le groupe ressemble beaucoup aux idoles classiques de l’époque : couleur pop, look d’écolière, voix haut perchée, chanson assez rose bonbon dans l’esprit. On est loin des compositions actuelles du groupe.

Attention ça fleure bon les années 90 et les looks improbables.

 4- Le début de la gloire en major

Elles se font alors repérer par le producteur Yasutaka Nakata en 2003 et partent à Tôkyô pour continuer leur ascension. Elles entrent alors sous le label BEE-HIVE Records. Elles sortent alors deux singles Monochrome Effect et Vitamin Drop. Mais c’est en 2005 qu’a lieu le véritable tournant. Elles signent avec Tokuma Japan Major Label. Elles sortent alors trois autres singles : Linear Motor Girl, Computer City et Electro World. On commence à se rapprocher de leurs productions actuelles, niveau look, chorégraphie, et niveau son. Elles décident en effet d’aller dans un secteur de niche : l’electro-pop ! Ce sera un choix décisif pour la suite.

5- Hier le Japon…aujourd’hui le monde !

La consécration arrive enfin en 2007 avec leur single Polyrhythm. La chanson arrive directement n°4 du Top Oricon (l’équivalent du top 50 au Japon). Et ce n’est que le début ! Polyrhythm est utilisé comme musique d’ambiance dans Cars 2 ! Et là tout y est ! La musique rythmée, la bonne humeur, les chorégraphies, le look étudié !

C’est alors le début de la gloire. Les Perfume enchainent les succès et les classements au top des ventes : Baby Crushing Love, Chocolate Disco avec l’album GAME et  Love the World, Dream Fighter, One Room Disco avec l’album Triangle.

Les Perfume commencent à se faire connaître à l’étranger grâce à Polyrhythm et lancent le premier fan club international en anglais. Un cas unique dans le milieu ! Après 3 concerts en Europe, ainsi qu’une tournée en Asie, hors du Japon, plus rien ne les arrête ! Vous aussi pour avoir la pêche, écoutez les Perfume ! L’album que je vous conseille ? JPN sorti en 2011 avec les titres Nee, Voice, Spice, Laser Beam, Fushizen na Girl.