Comment devenir un(e) expert(e) en kanji en 5 points ?

Comme vu dans un article précédent, le japonais comporte plusieurs systèmes d’écriture dont le plus complexe est le système des kanji qui est issu directement du chinois. Vu la difficulté à apprendre les kanji, un article propre pour optimiser votre apprentissage n’est pas de trop. Voici donc ce que vous devez absolument connaître pour bien apprendre vos kanji. Armez-vous de patience, il faudra en apprendre plus de 2.000, au minimum,  pour pouvoir lire la majorité des textes en japonais.

Liste Kanji

1- Les différents types de tracé

Il est souvent difficile pour les débutants de s’y retrouver parmi tous les kanji, mais l’une des premières difficultés concerne les différents types de tracés. En effet, les caractères risquent de différer, très légèrement, entre les kanji imprimés, ceux visibles sur un écran d’ordinateur, ceux tracés au pinceau, et ceux écrits au stylo. Je vous conseille donc de choisir un livre d’apprentissage qui vous habitue rapidement à reconnaître les différents types de tracés.

Pour ce qui est des caractères imprimés, le kanji est propre, carré, sans difficulté particulière. Concernant le tracé au stylo, le trait est souvent fin, et chaque trait visible. Après, comme en matière d’écriture romaine, certains écrivent plus ou moins lisiblement.

La difficulté vient plutôt des kanji écrits au pinceau. Il existe 3 styles différents. Tout d’abord, il existe le style carré ou kaisho (楷書). C’est le style que l’on apprend à l’école. C’est l’écriture la plus simple, qui ressemble énormément aux caractères imprimés.

On a ensuite le style semi-cursif appelé gyôsho (行書). Là, cela se complique. C’est une simplification du kanji, avec un style plus coulant et rapide. C’est déjà nettement plus difficile à lire.

Enfin, le style cursif appelé sôsho (草書), est un style de tracé qui relève plus de l’art que de l’écriture pure et simple. C’est une simplification extrême du kanji, et quasiment illisible pour les profanes.

Style de tracé Kanji

Pour information, il existe encore deux autres styles peu connus : le style tensho utilisé pour les sceaux utilisés en signature, et le style reisho qui est un type de kanji simplifié, utilisé aujourd’hui pour les noms de journaux ou pour des inscriptions sur des pierres tombales. Pour votre apprentissage, focalisez-vous seulement sur le style kaisho.

2- Comment lire un kanji ?

C’est un élément que je trouve très difficile dans l’apprentissage des kanji. Un kanji peut se lire de plusieurs façons. Soit il se lit à la japonaise, on parle alors de lecture “kun”, soit à la chinoise et on parle alors de lecture “on”. Attention, on parle de lecture chinoise, mais cela n’a rien à voir avec la prononciation véritable du caractère en langue chinoise contemporaine. Il s’agit d’adaptation de la prononciation chinoise qui comporte normalement des tons (un son pouvant être prononcé de 4 façons différentes en chinois). Les tons ont été écartés, d’où le grands nombres d’homonyme en japonais, et certains sons ont été adaptés à la prononciation japonaise.

Alors comment s’y retrouver ? Voici 4 règles de bases pour bien prononcer vos kanji, en prenant comme exemple le caractère 水 qui représente l’eau. Ce caractère se lit “mizu” à la manière “kun” et “sui” à  la manière “on”.

– Quand un kanji est seul, il doit se prononcer à la manière “kun” : 水 se prononce “mizu” (eau). Certains caractères se prononceront à la forme “on”, même s’ils sont seuls, tout simplement parce qu’il n’existe pas de lecture “kun” du caractère.

– Quand un kanji est suivi d’hiragana (appelés dans ce cas okurigana), il doit se prononcer à la manière “kun” également : 水がめ se prononce “mizugame” (jarre).

– Quand un kanji n’est pas suivi d’okurigana et qu’il est accolé à d’autres kanji, il doit dans ce cas se prononcer à la manière “on” : 水曜日 se prononce “suiyôbi” (mercredi). Dans ce cas, tous les kanji du mot se prononcent à la manière “on”.

– Quand un kanji est utilisé pour un nom propre, la plupart du temps le caractère se lit à la manière “kun” : 水田さん se prononce “mizuda san” (M ou Madame Mizuda).

Ce sont les 4 règles de base qui permettent déjà de bien s’en sortir. Attention cependant, les kanji peuvent avoir plusieurs lecture “kun” ou “on”. Dans ce cas, c’est le contexte qui permet de savoir comment va se lire le caractère.

Voici un exemple bien connu des débutants : 一日 se lit “tsuitachi” à la manière “kun” et signifie “1er jour du mois”. Il peut aussi se lire ” ichinichi” à la manière “on”et signifie dans ce cas “une journée”. Seul  le contexte pourra vous aider. Oui je sais, ce n’est pas simple.

3- Ecrire un kanji et les 3 règles d’écriture des traits

Autre partie difficile : l’ordre d’écriture des traits. Il existe quelques règles pour écriture correctement votre kanji. Vous avez intérêt à bien maitriser l’ordre de tracé, car cela vous aidera par la suite à reproduire un kanji que vous ne connaissez pas, et à lire un dictionnaire de kanji.

Voici les 3 règles de base pour les traits :
– un trait horizontal se dessine de gauche à droite
– un trait vertical ou oblique se dessine de haut en bas. Il existe une exception à cette règle : lorsqu’on combine des traits courts (presque des points) avec des traits verticaux, les traits courts seront du haut vers le bas, mais le trait vertical se fera de bas en haut.
– un trait continu peut changer plusieurs fois de direction et on ne lève pas le pinceau/son crayon dans ce cas.

4- Ecrire un kanji et les 10 règles d’ordre de tracé

Voici les 10 règles de base pour l’ordre de tracé :
– On écrit du haut vers le bas. Exemple : 二
– On écrit de gauche à droite. Exemple : 川
– On écrit le trait central avant les traits latéraux. Exemple : 水. Attention il existe quelques exceptions.
– On écrit le trait horizontal avant le trait vertical qui va le sectionner. Exemple : 七. Attention il existe également quelques exceptions.
– Lorsqu’on trace des traits obliques qui se croisent, on trace le trait oblique partant du haut à droite vers le bas à gauche en premier. Exemple : 父
– On écrit le trait sectionnant une ou plusieurs lignes verticales en tout dernier. Exemple : 中
– On écrit le trait sectionnant une ou plusieurs lignes horizontales en tout dernier. Exemple : 子
– Lorsqu’on a des associations d’un trait vertical long et d’un trait court horizontal, on trace en premier le vertical, puis le trait horizontal court à la droite du premier. Exemple : 上
– Les traits englobants un kanji sont écrits en derniers. Exemple : 国. Il existe également des exceptions.
– La clé suivante 辶(shinnyô) est systématiquement dessiné en dernier. Exemple : 辺

5- Derniers conseils

Pour finir, voici ce que je vous conseille pour bien apprendre vos kanji :
– Apprenez vos kanji avec à chaque fois des mots dans les deux types de lecture.
– Commencez toujours par apprendre la lecture “on”, c’est la moins usité et la plus difficile à retenir.
– Faites des lignes d’écriture pour intégrer l’ordre de tracé, cela doit devenir automatique.
– Achetez un dictionnaire de kanji pour apprendre à les reconnaître et à les chercher.
– Si vous avez un smartphone, investissez dans une application de reconnaissance de kanji via le tracé, c’est très efficace pour apprendre l’ordre des traits.
– Si vous avez un smartphone ou un pc, investissez dans une application de flashcard pour les réviser.

Avec tous ces conseils, vos kanji seront beaucoup faciles à apprendre !

Bon courage dans votre apprentissage !

Les 5 erreurs à ne pas commettre lorsqu’on apprend le japonais !

Cela fait 4 ans que je fais du japonais et ce n’est pas tous les jours faciles. En dehors du fait qu’on doit tout revoir, écriture et lecture comprises, on est quand même face à une langue qui fonctionne à l’opposé de ce que nous connaissons. Mon premier article parle d’ailleurs des “bizarreries” que vous allez rencontrer lors de votre apprentissage. N’étant pas étudiante de japonais à plein temps, j’ai essayé de travailler sérieusement mes cours et mes devoirs, mais sans trop savoir quelle méthode de travail adopter. Je m’aperçois maintenant que j’aurais dû faire certaines choses autrement. Voici donc les 5 erreurs que vous devez éviter lorsque vous apprenez le japonais.J'apprends le japonais

1- Ne pas apprendre TRÈS régulièrement son vocabulaire

Erreur monumentale de ma part. Je pensais que comme l’anglais (ahahah naïve que j’étais), je pourrais intégrer le vocabulaire au fur et à mesure, même si je n’avais réussi à connaître tout le vocabulaire de la leçon précédente. Je pensais que ça finirait bien par rentrer. Sauf qu’en japonais, l’orthographe est parfois hasardeuse (surtout au niveau des termes en katakana), le vocabulaire est rempli d’homonymes, et impossible de se raccrocher à un mot connu, ou à un moyen mnémotechnique. Ce sera du par cœur et de la révision, et c’est tout ! Vous n’aurez pas le choix. Astreignez-vous à revoir votre vocabulaire le plus souvent possible. Si vous ne le pratiquez pas au quotidien, vous oublierez (et confondrez) tout !

2 – Ne pas se faire de fiches de révisions sur les verbes et les adjectifs

Les verbes et les adjectifs se conjuguent en japonais. Mais il n’y a pas que la conjugaison, il y a aussi le degré de politesse. Ainsi, vous allez devoir apprendre à transformer les verbes en fonction du contexte, de la personne à qui vous parlez, et du temps. Cela fait beaucoup de forme à apprendre, même si certaines sont des combinaisons. Il y a 3 groupes de verbes avec des formes plus ou moins régulières. Vous pouvez ajouter à cela le fait que certains adjectifs se comportent de la même façon, qu’il existe deux groupes d’adjectifs, et que ceux-ci ne se conjuguent pas pareil. On finit vite par se mélanger les pinceaux. Un seul conseil dans ce cas : faites vous des fiches pour vous y retrouver !

3- Acheter un dictionnaire dans l’ordre alphabétique européen

Celui qui fait ça n’a plus qu’à aller se flageller en place public ! Quand vous apprenez vos kanas, vous devez apprendre le syllabaire dans l’ordre : A, I, U, E,O, KA, KI, KU, KE,KO…etc Pourquoi ? Parce que vous aurez l’air fin en ne retrouvant rien dans un dictionnaire japonais-japonais, si vous cherchez un livre en librairie, ou un CD en boutique. L’ordre de classement japonais n’a rien à voir avec le notre. Rendez-vous service : prenez un dictionnaire dans l’ordre japonais, il n’est jamais trop tôt pour s’y mettre ! Grâce à l’apprentissage de l’ordre de classement japonais, je peux m’y retrouver dans les rayons d’un magasin, lire un catalogue, consulter un dictionnaire, ou trouver ma chanson dans un listing de karaoké (oui je sais, c’est totalement indispensable).

4- Apprendre les kanji sans les intégrer dans un mot

Voici ma plus belle boulette en la matière (oui, j’ai honte). Au début j’apprenais juste le tracé, la prononciation en version japonaise (kun) et en version chinoise (on), ainsi que la traduction. TOUT FAUX ! Les versions”kun” des kanji sont faciles à retenir car il s’agit du caractère dans son sens premier, c’est du vocabulaire simple la plupart du temps. Mais pour retenir la lecture “on”, c’est le type de lecture lorsque deux kanji se suivent, ne pas intégrer le caractère dans un mot n’a pas de sens. C’est comme si au lieu de retenir un mot de vocabulaire, vous n’appreniez qu’une syllabe. Cela n’a pas de sens, c’est inutilisable et on ne retient pas mieux. Je vous conseille donc fortement d’apprendre pour chaque kanji, un mot avec une lecture “kun” et un mot en lecture “on”. Cela vous permettra ensuite d’intégrer ses nouveaux kanji dans des phrases plus rapidement, et d’élargir votre vocabulaire.

5- Ne pas s’entraîner à l’écoute

Le plus difficile pour moi, ce sont les exercices d’écoute ! Cela va trop vite, je ne reconnais rien, et au final je ne comprends pas lorsqu’on me parle. Le mieux est d’acheter CD et DVD et de se les passer en boucle dans votre lecteur MP3. J’avoue que ce dernier point varie selon les personnes. Si vous apprenez le japonais sur place, vous n’aurez pas à gérer ce problème. Mais j’ai remarqué que mes camarades de classe avaient, en générale, les mêmes difficultés que moi dans ce domaine. Pour ce qui concerne l’écoute d’anime et de chanson de J-pop, attendez d’avoir étudié le style neutre avant de commencer. Le vocabulaire étant différent du style poli de base, qui est celui que vous apprenez en premier, vous ne comprendrez pas grand chose.

Avec ses quelques points, vous devriez bien vous en sortir.

Bon courage! がんばって! (Ganbatte)

Comprendre l’écriture japonaise en moins de 5min!

Vous voilà inscrit dans un cours de japonais suite à nos conseils! Quelle que soit l’école que vous avez choisie, l’une des premières choses que vous allez apprendre en japonais est l’écriture. Voici comment s’y retrouver rapidement et ne pas perdre pieds dés le début d’année.

1- Hiragana (平仮名)

Ce sont les premiers caractères que vous allez étudier. Il s’agit d’anciens caractères chinois qui ont été simplifiés à l’extrême pendant des siècles. Les caractères ont été établis selon des critères esthétiques, et ont longtemps été utilisés par les femmes, car l’apprentissage des caractères chinois était réservé aux hommes. Ainsi les hiragana sont parfois appelés onna-de (女手) ou écriture de femme. Les hiragana sont classés selon un tableau appelé syllabaire ou gojûon (五十音 – les cinquante sons). Les mots de base en japonais sont écrits en hiragana, ainsi que les mots de liaisons, les conjugaisons ou si vous ne connaissez pas un kanji (nous le verrons plus tard).

Il y a 46 caractères de base, puis des variantes. Avec l’ajout d’un dakuten, représentant deux petits traits à côté du caractère (゛) on transforme les sons suivants : k devient g, t devient d, s devient z et h devient b. Avec l’ajout d’un handakuten, représenté par un petit rond à côté du caractère (゜), c’est plus simple. C’est le son h qui devient p. On peut également associer plusieurs hiragana pour créer un nouveau son.

Hiragana

2- Katakana (片仮名)

Les katakana forment, avec les hiragana, ce qu’on appelle les kana. Avec ces deux syllabaires, vous pouvez tout écrire! Vous les apprendrez en même temps que les hiragana. Les katakana sont arrivés plus tard que les hiragana, et étaient utilisés pour faire des annotations sur les textes. Servant à retranscrire des termes scientifiques, ce syllabaire a longtemps été employé par les hommes exclusivement. Aujourd’hui, ce syllabaire permet d’écrire des mots d’origine étrangère, intégrés dans la langue japonaise, ou votre prénom!

Ces caractères sont beaucoup plus carrés que les hiragana et plus simples à écrire. Comme les hiragana, il y a 46 caractères, et on trouve des variantes avec un dakuten ou un handakuten. On peut aussi associer plusieurs katakana pour créer un nouveau son.

Katakana

3- Rōmaji (ローマ字)

Là, c’est le plus facile! C’est tout simplement notre écriture occidentale (dite romaine)! C’est le système utilisé pour retranscrire le son des kana au début de notre apprentissage du japonais. C’est également employé au Japon pour des noms, des logos, sur les cartes, sur les panneaux de signalisation. Les japonais doivent donc apprendre aussi à l’école notre écriture. Pour la retranscription des sons japonais, c’est la méthode Hepburn qui est la plus utilisée, même si officiellement, depuis 1994 c’est la méthode Kunrei qui doit être choisie. Les tableaux que vous avez précédemment utilisent la méthode Hepburn.

4- Kanji (漢字)

Là c’est le début du cauchemar dans l’apprentissage du japonais. Le kanji est le caractère chinois qui est gardé tel quel en japonais. Il faut respecter le nombre de traits, l’ordre d’écriture, apprendre les différentes prononciations possibles (bah oui, sinon ce serait trop facile!). En effet, un kanji peut se lire de plusieurs façons, cela dépends s’il est suivi par des hiragana ou par un autre kanji. Avoir fait du chinois ne vous aidera en rien pour la prononciation. Cela peut venir du chinois, cela ne se prononce pas du tout pareil. Vous serez avantagé par contre pour l’écriture.

Pour comprendre un journal japonais, il faut connaître environ 2.000 kanji. Un japonais ayant reçu une éducation de base en connaîtra 3.000. Avec du langage spécialisé, on monte facilement à 4.000 kanji. Sachez qu’un dictionnaire japonais comporte entre 10.000 et 50.000 kanji… oui vous êtes mal…et moi aussi.

L’apprentissage des kanji n’est pas toujours une priorité, vous ne les étudierez peut être pas tout de suite. Je n’en connais pour le moment qu’une centaine…autant dire que je ne peux rien lire sans furigana (des hiragana écrits en petit sur le kanji pour pouvoir le lire). Plus une publication vise un public adulte, plus il y aura de kanji. Les noms de famille japonais sont également en kanji.

Kanji

La route va être longue! Bon courage à tous!