Le dur parcours de l’élève de japonais

Aujourd’hui pourrait être un jour comme un autre, et je pourrais écrire un article comme les autres…mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui je veux partager avec vous quelque chose de plus personnelle : mes déboires dans mon apprentissage du japonais. Car oui vous pouvez aimer le pays, vous lancez dans l’apprentissage de la langue, adorer ça, mais il y a des jours, où vous avez juste envie de jeter vos livres par la fenêtre..

J’en pouvais plus de ces livres

1- Le pourquoi

Pourquoi avoir commencé à apprendre le japonais ? Comme beaucoup à cause des manga. Je suis tombée dedans pendant l’été 93, un épisode de DBZ et c’était le début d’une addiction qui me poursuit encore 24 ans plus tard. Le manga est une porte d’entrée comme une autre, mais contrairement à certains otaku, je ne me suis pas arrêtée aux manga.

J’ai commencé à m’intéresser au Japon dans son ensemble, avec un intérêt plus prononcé pour la cuisine japonaise, le shintoïsme et les rites de beauté des japonaises (oui c’est assez éclectique). Pour assouvir cette passion, j’ai  commencé à acheter tous les livres sortant sur le sujet : aussi bien des livres sur l’architecture que des art book de la dernière série à la mode. Mais certaines sources documentaires restent inaccessibles, même en achetant des livres en anglais (bien plus nombreux sur le sujet qu’en France). Je voulais aussi, bien évidemment, pouvoir lire mes manga préférés en avant-première, sans le filtre de la traduction, ou comprendre les chansons de mes artistes. Bref, une seule solution : apprendre la langue

2- Le désert des années 90

Apprendre le japonais. Bonne idée. Problème, nous sommes au milieu des années 90. Je vous laisse imaginer : pas d’internet ou de très mauvaise qualité (connexion 56k avec internet payé à la minute et pas de téléphone pendant la connexion), ne vivant pas à Paris, à une époque où les manga et le Japon ont très mauvaise presse. Et pour finir,  des parents qui n’apprécient pas du tout de voir leur ado se lancer dans la lecture de japo-niaiseries (oui oui c’était l’expression “sympa” de l’époque pour désigner les manga et les anime).

Il me paraissait difficile de demander à mes parents de me payer des cours (et étant mineur je n’avais pas encore le droit de travailler, encore moins sans l’accord des parents). J’ai donc opté pour les méthodes Assimil à la maison et autres CD d’apprentissage payés avec mon argent de poche. Cela a été…une perte de temps monumentale. La langue étant ce qu’elle est, les livres, sans l’aide d’un professeur ou d’un natif, étaient incompréhensibles ou très mal conçus. Je n’ai quasiment gardé aucun acquis de cette période, à part quelques mots de vocabulaire.

3- Ma période chinoise

La chance a quand même voulu qu’il existait dans mon collègue une classe d’introduction au chinois. Les deux langues n’ont rien à voir, mais je connaissais déjà le principe des kanji, donc autant essayer. Sauf que les cours avaient lieu en même temps qu’un cours de géographie dans mon emploi du temps. Je me suis donc retrouvée à sécher le cours de géo, pour me glisser en cours de chinois, ni vue ni connue. La surcharge des classes fait que mes escapades sont passées inaperçues, même de mes parents (désolée maman, oui j’ai séché au collègue, et je l’avoue 20 ans plus tard).

Le cours était difficile, surtout au niveau de la prononciation, mais c’était passionnant. Je ne me souviens pas de grand chose de mes cours de chinois, vu que je ne l’ai pas pratiqué depuis. Mais j’ai gardé en mémoire un élément qui m’est très utile aujourd’hui : les règles de traçage de traits ! J’adore les cours de calligraphie et de kanji, pour moi ce n’est pas un cours de japonais, mais d’art et de dessins. Je crois que je suis la seule de mon cour actuel à demander des exo de kanji (…avec le regard noir de mes camarades de classe). Bref, si vous faites du chinois et qu’un jour vous voulez faire du japonais, cela vous sera utile !

4- Mes premiers vrais cours de japonais

J’ai été particulièrement studieuse pendant mes études qui ont été assez longues (6 ans d’études après le bac). Cumuler mes cours avec du japonais en plus ne me paraissait pas compatible. J’ai donc attendu de travailler pour enfin commencer à apprendre le japonais…presque 15 ans après avoir commencé à lire des manga !

J’habitais enfin à Paris et le choix ne manquait pas en terme d’écoles et de cours. J’ai finalement opté pour les cours de la Mairie de Paris. Le gros avantage c’est que le cours est très bon marché. Cela permettait de savoir si cela allait me plaire, et éviter les regrets en cas d’abandon. J’ai vite accroché malgré le cours bondé (classe de 35 élèves!). Les professeurs étaient japonais, et nous faisions énormément de grammaire, ce qui n’est pas inutile vu la complexité de la grammaire en japonais (tout le contraire du chinois). La masse de devoirs était aussi conséquente ! Nous faisions par contre très peu d’oral et pas de kanji ! C’était cependant une excellente introduction car nous utilisions une méthode bien connue : le Minna no Nihongo. Le rythme est aussi assez lent, ce qui n’est pas plus mal pour bien assimiler les bases. Le premier livre s’étale sur 3 ans. Mais une fois le livre terminé, plus de cours proposé. Il me fallait donc trouver un autre cours.

5- Mon école actuelle….et peut être la suivante

Pour commencer le livre 2 du Minna no Nihongo, j’ai dû changer d’école. Je voulais rester dans le quartier d’Opéra, j’ai donc choisi d’aller chez AAA (Associations des Amitiés Asiatiques). Les professeurs sont également japonais, la méthode identique. Il y a en plus des élèves japonais, apprenant le français, avec qui parler, des événements organisés par l’école, des cours intensifs en été et une bonne ambiance. Nous ne sommes que 5 par classe, ce qui est parfait pour l’oral. Les cours sont forcément plus chers qu’à la Mairie de Paris, mais ce sont des cours de qualité. A une époque, il y avait même des cours de kanji, mais l’enseignant en charge est reparti au Japon et n’a jamais été remplacé. Quel dommage !

J’aime beaucoup cette école, ainsi que les différents professeurs que j’ai pu avoir. Il est également facile de reprendre les cours en cours d’année. J’ai en effet suspendu mon apprentissage pendant 1 an, le temps de préparer mon mariage. J’ai pu ensuite revenir sans problème. Cela n’est cependant pas facile tous les jours. Il faut compter 1h30 de cours le soir après une grosse journée de travail, en étant épuisée, payer les cours, les livres, les fournitures scolaires, trouver le temps de réviser et de faire ses devoirs. C’est un gros investissement en temps, en énergie et en argent ! Il m’arrive certains soirs de ne vraiment pas avoir envie d’aller en cours, ou de ne pas avoir le temps de réviser. La motivation est essentielle, car le japonais est une langue TRES difficile.

Mais suite à quelques déboires sur la préparation de mon JLPT N4, j’ai décidé de changer d’école à la rentrée prochaine pour l’association Tenri !

Bientôt la suite avec mes déboires d’élèves préparant le JLPT !

Et vous comment se passe votre apprentissage ?

Les trois points indispensables à réviser pour le JLPT N5

Les révisions commencent pour vous. Vous allez tenter le JLPT N5, le niveau le plus facile. Mais il va falloir organiser vos révisions sur le temps qu’il vous reste. Mais pour optimiser vos chances, quels sont les points à voir absolument pour vos examens ?

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1- Les 100 kanjis de base

L’une des épreuves les plus redoutées est la reconnaissance des kanjis. Pour l’examen du JLPT N5, vous devez en apprendre à peu près 100. Voici une idée de la liste :

  •  les chiffres de zéro à dix-mille;
  • les éléments (eau, feu, terre…) nécessaires pour écrire les jours de la semaine;
  • les verbes de base comme manger, boire, aller, venir, regarder….;
  • les adjectifs de base comme grand, petit, nombreux, élevé, cher..;
  • le placement des objets dans l’espace comme droite, gauche, devant, derrière…;
  • du vocabulaire de tous les jours comme des lieux, des objets, des animaux.

2- La Grammaire

En grammaire, on reste sur des formulations assez basique. La difficulté vient du cumul des formules grammaticales et de l’ajout de la forme neutre et des premiers niveaux de politesse. Voici une idée de la liste :

  • placer des objets dans l’espace
  • les mots et pronoms démonstratifs
  • les pronoms personnels et possessifs
  • conjugaison à la forme poli et à la forme neutre
  • compter
  • les particules grammaticales pour la direction, le lieu de l’action, le moment et les moyens de l’action
  • le COD/COI
  • offrir/recevoir quelque chose
  • les adjectifs en i et en na et leur conjugaison
  • les verbes être pour les choses animées et inanimées
  • exprimer le désir
  • faire des comparaisons
  • le but d’un déplacement
  • les expressions grammaticales avec les formes en TE, TA et NAI
  • exprimer l’expérience de quelque chose
  • exprimer la cause et la raison
  • indiquer le changement d’état
  • exprimer une opinion
  • le discours rapporté
  • les propositions subordonnées
  • le conditionnel
  • les verbes potentiels

Cela fait un sacré programme !

3- Le vocabulaire

Concernant le vocabulaire, vous devez normalement connaître environ 800 mots. Les thématiques sont les suivantes :

  • pays et nationalités
  • les lieux de base
  • la nourriture
  • la famille et les amis
  • les goûts et les couleurs
  • les loisirs
  • les pièces d’une maison
  • les moyens de transports
  • les métiers
  • les parties du corps
  • les verbes d’état et d’actions de base
  • les adjectifs de base
  • les particules de politesse
  • le vocabulaire lié à l’école
  • les vêtements
  • les comptabilisateurs de base et les chiffres
  • le vocabulaire lié au temps qui s’écoule

Cela fait également pas mal de vocabulaire à revoir. Entrainez-vous surtout à les écrire, en particulier les mots s’écrivant en katakana qui sont souvent source de fautes d’orthographe.

Vous avez le programme !

Trois applications pour vous aider en japonais

Le compte à rebours a commencé, et vous vous lancez, comme moi, dans les révisions pour les examens du JLPT. Pour vous aidez dans vos révisions, il existe des applications mobiles qui vous permettront à réviser vos kanjis, votre vocabulaire ou la grammaire. Petite revue de mes trois préférées ! Pour information, je suis sur plateforme Android.anki1- Anki

Voici l’application numéro 1 recommandée quand on étudie le japonais. Cette application vous permet de créer des flashcards, ou fiches de révisions, qui apparaissent grâce à des statistiques. Lorsqu’une fiche apparait, vous devez noter la facilité avec laquelle vous avez réussi à trouver la réponse. Plus vous avez de difficulté à répondre, plus la carte vous sera proposé. Imparable ! Vous pouvez télécharger des decks, ou tas de cartes, gratuitement sur le site de l’application, ou créer vos propres deck. Indispensable ! Plus d’informations ici !

Points forts : le système recto-verso, gratuit sur Android, création de ses propres deck ou à télécharger gratuitement, le système de statistiques, application gratuite sur pc
Points faibles : l’application coûte 20€ sur l’Applestore!

2- Kanji Recognizer

Voici pour moi la meilleure application Android pour lire des kanjis que l’on ne connait pas. Il suffit de dessiner le kanji avec son doigt sur l’écran de votre smartphone et l’application vous fait plusieurs propositions. Le gros avantage, c’est que l’ordre de tracé n’est pas important. Si vous ne savez pas écrire correctement le kanji, l’application pourra quand même le retrouver. Par contre vous devez respecter le nombre de traits. Plus d’info ici !

Points forts : plusieurs propositions de kanji, reconnaissance du kanji sans avoir à respecter l’ordre des traits
Points faibles : application en anglais exclusivement, n’existe que sur plateforme Android

3- Obenkyo

Voici l’application tout-en-un ! Vous pouvez réviser vos kanjis, au niveau lecture ou écriture, les kana, les règles de grammaire, le vocabulaire. Le tout est classé par niveau d’examen du JLPT ! Parfait pour vos révisions ! Vous pouvez créer vos propres sessions de révisions. Pour avoir plus d’infos, cela se passe ici !

Points forts : application en français, tout-en-un, création de ses propres sessions de révisions
Points faibles : n’existe que sur plateforme Android

Vous avez tous les outils ! Maintenant au boulot ! がんばって ね!

Trois choses à savoir sur les épreuves du JLPT N5 !

Suite à mon article précédent, vous avez décidé de vous inscrire au JLPT (Japanese Language Proficiency Test), ou en japonais le Nihongo nōryoku shiken (日本語能力試験). Si vous êtes comme moi, vous allez tenter le premier niveau de difficulté : le JLPT N5. C’est votre première fois ? Alors voici comment l’examen s’organise.JLPT1- Conditions de l’examen

Comme n’importe quel examen de langues, vous n’avez droit qu’à un crayon et une gomme, aucun dictionnaire, aucun manuel, et pas de téléphone portable. Lors de l’épreuve, on vous remettra un livret avec toutes les questions. Vous ne pourrez pas l’ouvrir avant le début du test, et vous ne pourrez pas emporter le livret avec vous, une fois les épreuves terminées. Vous pouvez annoter le livret pendant les épreuves.

La réponse à vos questions se fera sur un document séparé. En effet, le JLPT est un test sur la base d’un QCM. Les élèves sont notés sur ce document complémentaire, où vous devez noircir des cases pour répondre aux questions.

2- Les épreuves

Pour le JLPT N5, vous aurez trois épreuves. Il n’y aura pas à ce niveau d’épreuve d’oral. Pour le reste, l’examen se déroule de la façon suivante :

  • Vocabulaire – 25 min
  • Compréhension écrite (grammaire + lecture) – 50 min
  • Écoute – 30 min

La partie sur les kanji se fait dans la section vocabulaire. Vous avez un seul livret pour la grammaire et la lecture, et vous aurez 50 min pour traiter toutes les questions. A vous de vous organiser pour répartir votre temps correctement entre les deux parties du booklet. L’épreuve d’écoute se fait en 30 min et des images vous aideront à sélectionner la bonne réponse. L’examen en entier dure donc 105 min (1h45). Il y a une pause entre chaque épreuve.

3- A partir de quel niveau?

Pour répondre à toutes ces questions, vous vous demandez peut être quel est le niveau nécessaire pour vous lancer ? Si vous étudiez le japonais avec le Minna no Nihongo, vous pouvez tenter les épreuves si vous avez étudié jusqu’à la leçon 20. Vous serez plus l’aise si vous allez jusqu’à la leçon 25 (le livre I en entier), et pour faire tout le programme vous devez pousser jusqu’à la leçon 30. Cela correspond à environ 300 heure de cours, 800 mots de vocabulaire et 100 kanji.

Vous savez tout, alors lancez-vous !

Trois livres indispensables pour vous aider en japonais

Lorsqu’on étudie le japonais, quelle que soit la méthode utilisée, il est parfois utile d’avoir des livres “coup de pouce” pour nous aider à mieux réviser. J’ai personnellement noter 3 points difficiles dans mon apprentissage :

  • retenir les lectures chinoises des kanji
  • les formules grammaticales avec les formes en -TE
  • le vocabulaire et les centaines homonymes existants en japonais

Voici donc 3 livres qui m’ont aidée sur ces 3 problèmes.

1- Kanji to Kana

C’est un grand classique pour apprendre les kanji. Ce livre, très bien fait, contient la liste officielle des kanji nécessaires à la vie quotidienne. Cela fait tout de même 2141 caractères à apprendre! Le livre vous explique l’historique des kana et des kanji, vous donne le sens de tracé des caractères, les différents types d’écriture, les lectures chinoises et japonaises, des listes de vocabulaire, un dictionnaire qui fonctionne par tracé, clé ou prononciation. Oui ! Kanji to Kana c’est tout ça ! Un indispensable de tout élève en japonais. Pour vous le procurer, cliquez sur l’image ci-dessous.

2- 50 règles essentielles – Japonais

Voici un petit livre au format très pratique que j’ai adoré pour réviser. Vous avez besoin de fiche rapide pour bachoter avant un examen ? Ce livre vous sauvera la vie ! Attention, il s’agit de fiche résumé et non d’un cours complet ! Impossible d’apprendre le japonais avec ce manuel,  car il n’est pas assez détaillé pour vous faire comprendre la grammaire assez complexe de la langue japonaise. Le livre comporte 50 fiches ce qui donne 50 points de grammaire, avec la règle de grammaire, des exemples et une page d’exercices. Pour vous le procurer, cliquez sur l’image ci-dessous.

3- 100 fiches de vocabulaire japonais

Voici un livre pour les étudiants confirmés. Ce livre regroupe 100 fiches de vocabulaire sur des thèmes très variés : corps humain, les moyens de transport, la nourriture, les animaux. Mais les thèmes peuvent être beaucoup plus complexes : médecine, arithmétique, biologie, littérature, musique, géographie, démographie, religions, politique, informatique… Les fiches vous donnent le mot français ainsi que son écriture en kanji ou en kana. Vite indispensable vu le nombre important d’homonymes en japonais. Un seul regret : il n’y a pas de fiches pour les verbes ou les adjectifs. Pour vous procurer ces fiches, cliquez sur l’image ci-dessous.

Bonne révision !