Et voici le début d’une nouvelle année ! Au Japon, c’est la grande fête familiale ! Vous pouvez d’ailleurs découvrir les us et coutumes japonaises pour le Nouvel An, appelé oshōgatsu (お正月) sur l’article disponible ici.
Mais il y a un élément dont je n’ai pas parlé, le gâteau traditionnel du Nouvel An : le Kagami mochi (鏡餅 – mochi miroir)
1- Mais pourquoi ?
J’ai pensé à ce gâteau, car lors de mes courses de Noël, j’ai eu l’occasion de passer chez Kioko, la plus ancienne épicerie japonaise de Paris. Et là, surprise, je trouve un “faux” kagami mochi à acheter (en faite un magnifique kagami mochi en plastique qu’on ouvre et rempli de mochi) ! Le kagami mochi est censé apporter force et représenter l’année qui vient de se terminer et celle qui commence.
Mais quel est donc ce gâteau signe du Nouvel An au Japon?
2- A la base
Comme son nom l’indique, le kagami mochi est composé de mochi : 2 traditionnellement, mais dans certaines régions du Japon, cela peut aller jusqu’à 3.
Le mochi est un gâteau à base de riz gluant, de la même famille que les boules coco que l’on peut trouver dans les restaurants chinois. Le riz est d’abord cuit à la vapeur, puis écrasé avec un mortier pour créer cette pâte très gluante. Lors des festivités du Nouvel An, il n’est pas rare de voir cette phase dans la rue ou en public. C’est d’ailleurs assez impressionnant.
Le mochi est ensuite façonné en deux boules régulières, un peu plates, de 2 tailles différentes : un grand mochi pour la base, et un mochi plus petit, posé dessus pour créer un étage.
3- Un peu de fruit
Seulement 2 mochi ? Pas tout à fait. Cette structure est ensuite complétée avec une orange amère appelée daidai (橙). Cette orange est posé sur le dessus du kagami mochi pour créer un 3e étage. La tradition veut qu’on l’on utilise une orange amère avec encore une feuille.
Le daidai est parfois remplacé par une mikan (蜜柑) un type de mandarine, sans pépin et juteuse, qu’on ne trouve qu’au Japon.
4- La décoration
Votre kagami mochi est presque prêt ! Il faut maintenant le décorer ! Il est parfois rajouté des algues kombu ou des branches de kaki, sous le kagami mochi. Le tout est posé sur une feuille de couleur rouge et blanche appelé shihōbeni (四方紅) qui aurait le pouvoir de protéger la maison des incendies. Le tout est ensuite posé sur un petit autel appelé sanpō (三宝). Pour terminer, on peut rajouter des feuilles de papiers pliés en forme d’éclair, très utilisées dans les rites shinto, les gohei (御幣).
On trouve aussi des kagami mochi avec un petit éventail sur le daidai ou une petite cordelette entre les deux mochis.
5- L’emplacement
Votre kagami mochi est prêt ! Vous pouvez alors le placer à deux endroits dans la maison : sur l’autel shinto de la maison appelé Kamidana (神棚 – littéralement l’étagère à Dieux ) ou dans l’alcôve décorative de la salle principale appelée Tokonoma (床の間).
Le kagami mochi se mange ensuite lors du 2e week end de Janvier lors de la cérémonie shinto Kagami Biraki (鏡開き – l’ouverture du miroir). Sa surface a alors durci et se casse avec un marteau (jamais à découper avec un couteau, cela porte malheur sur la maisonnée). Cette cérémonie est très prisée dans les dojo pour fêter la nouvelle année.